La pratique Iaido avec celle du Kenjutsu


Présentation de l’Iaido (居合道)

En quelques mots : l’art traditionnel japonais de dégainer le katana (sabre).

D’un point de vue extérieur, en regardant un pratiquant, on pourrait penser que le Iaïdo consiste simplement à dégainer le sabre, couper et rengainer.

Mais si on étudie les idéogrammes (kanjis) qui forment le mot « iaïdo », on trouve :
i : Vivre, exister
: L’harmonie, l’union
do : La voie
Ce qui pourrait se traduire par « La voie de l’unité de l’être »

Le Iaïdo est donc un art martial avec une large portion d’introspection. Les mouvements du pratiquant doivent être empreints de sobreté. Et contrairement à ce que l’on pense, agir de manière simple, sans geste ni pensée superflue, bref réaliser ce mouvement (simple en apparence) de dégainage et de coupe, est bien plus difficile qu’il n’y paraît. De plus, on pratique le Iaïdo dans le but de s’améliorer soi-même : pas de compétition ni de quelconque récompense, le travail se base sur l’entraide et l’implication personnelle. Notre seule récompense, ce sont nos progrès, fruits d’un travail régulier.

Une grande part de la pratique concerne l’étude des katas. Un kata est une succession de mouvements précis et très codifiés, correspondant à une réponse possible dans une situation de combat/agression. L’école Muso Shinden Ryu, pratiquée à Amiens, possède 3 séries de katas.
La première, Shoden (sho : commencement, den : initiation), est une série de 12 katas et a un rôle principalement éducatif. A travers ces 12 katas, l’étudiant va rechercher la simplicité, en abandonnant le superflu.
La deuxième série, Chuden (aussi couramment appelée Hasegawa) est une série abordée plus tard, où l’étudiant va rechercher l’élégance et l’harmonie des mouvements.
La troisième série, Okuden, est constituée de 2 parties, n’est enseignée qu’aux pratiquants les plus avancés, et concerne la recherche de l’efficacité.

Les katas doivent être répétés encore et encore au fil des ans pour chasser le moindre défaut.

Le iaïdo est l’art de dégainer le katana. Néanmoins, un katana traditionnel (appelé shinken) est une lame d’environ 70-75 cm, affûtée comme un rasoir (voire plus) et exigeant un entretien irréprochable. Pour des raisons de sécurité évidentes, le iaïdo se pratique au quotidien avec un iaïto, c’est à dire une réplique de katana non affûtée, mais de haute qualité. Le iaïto présente un équilibre semblable au katana, la dangerosité en moins, et constitue donc une alternative permettant de pratiquer tout en conservant ses doigts. Toutefois, beaucoup débutent le iaïdo avec un bokken, c’est à dire un sabre en bois, le temps de découvrir et conforter les premières sensations et impressions.

Le Kenjutsu

Néanmoins, la pratique du katana reste un art martial, et dans un but de meilleure compréhension des mouvements réalisés durant les katas, l’école Muso Shinden Ryu préconise l’entraînement au kenjutsu. Le kenjutsu concerne la pratique du katana une fois celui-ci sorti du fourreau, et se pratique à deux, avec un bokken (sabre en bois). Cela permet de travailler le contact des lames, les esquives, parades et ripostes sans le danger que représente une lame en acier.

La pratique du kenjutsu dans le club d’Amiens occupe habituellement près de la moitié du temps de travail d’une séance, et forme un complément idéal à la pratique du Iaïdo.

L’attitude du pratiquant

Le Iaïdo est un art martial traditionnel, qui recherche la sobriété et la réalisation de l’individu. Par conséquent, une grande attention est portée à l’attitude du pratiquant durant les séances. Le respect des différents saluts, le respect dû à ses partenaires de travail, le fait de se taire lorsque l’enseignant explique, toutes ces choses doivent devenir naturelles. Un exemple : le iaïto, bien qu’étant simplement une réplique du redoutable katana, est salué et respecté de la même manière. Hors de question de se promener dans le dojo avec le iaïto sur l’épaule, de dégainer en direction d’une personne « pour rigoler », ou encore de ne pas simplement le poser avec délicatesse et soin. De la même manière, il paraît inconcevable d’entrer avec fracas dans le dojo parce que l’on est en retard, de discuter pendant une explication, ou bien d’abandonner un exercice en plein milieu parce qu’on n’y arrive pas. L’étiquette dans un dojo inclue respect (des personnes, du lieu, du protocole, des armes…), persévérance et calme.